Les premiers occupants de Meyras, les homo-sapiens, se sont installés à l'emplacement actuel du château de Ventadour.
A l'époque gallo-romaine, il y avait la Villa Urbana, avec sa cour, son temple et sa source, située dans l'enceinte du château et occupée par le maître du domaine et les Villa Rustica, avec leurs logis, étables, granges, hangars, forges et ateliers, où l'on faisait des cultures (notamment la vigne). De ces villa sont nés certains hameaux ou villages: la villa Campanias (Champagne), la villa Arlis (Arlis de Chirols), la villa Croso (le Crouzet), la villa Mairaco (Meyras), la villa Nida Aquilini (Nieigles), la villa Checrino (Champ Guérin). C'est à cette époque que les thermes de Neyrac furent exploités pour la première fois. Plus tard, au Moyen Age, l'eau thermale fut utilisée pour guérir la lèpre.
A l'époque gallo-romaine, l'Ardèche se nommait province d'Helvie. Plus tard, sous les carolingiens, à l'époque de Charlemagne, la province d'Helvie devient le Pays du Vivarais et sera divisée en vigueries. Parmi les cinq vigueries, celle de Meyras sera, par sa position centrale et du fait qu'elle se situe sur l'axe de passage reliant la vall‚e du Rhône au Puy, la plus importante.
En 1582, François de Langlade, issu d'une riche famille notariale, tente par le biais du protestantisme de faire du bourg de Meyras un fief protestant et par là même de supplanter la famille des Ventadour (catholiques). C'est alors que les tensions entre catholiques et protestants vont croissant. En 1603, sera brisée la cloche de l'Église Saint Etienne. L'affrontement entre les deux partis aboutira, en 1623, à la destruction du château de la Croisette (propriété des Langlade) dont le linteau a été réutilisé sur le portail de la "Maison Colombier" (restaurée aujourd'hui en centre administratif -nouvelle mairie-). A cette date sera rétabli le culte catholique en l'Église Saint Etienne de Meyras. A la fin du XVIIème siècle, de nombreux troubles surviennent en Vivarais, notamment lors de la révocation de l'Edit de Nantes (suppression du protestantisme). C'est pourquoi, le château de Ventadour étant laissé à l'abandon et risquant de tomber entre les mains de bandes armées sera démantelé et servira dès lors de carrière de pierres.
En 1968, Pierre Pottier en fait l'acquisition et travaille depuis cette date à sa restauration grâce à l'aide de jeunes bénévoles qui viennent nombreux chaque année.
Si dès la fin du XVIIème siècle jusqu'aux années 1770, les eaux de Neyrac connaissent une certaine popularité, l'époque de la Révolution correspond, quant à elle, à une période d'abandon de la station thermale. On est plus attiré par ses curiosités telle que la mofette de gaz carbonique que par ses effets thérapeutiques. Toutefois, en 1803, Embry (médecin d'Aubenas) semble convaincu des vertus curatives des eaux de Neyrac et écrit "les eaux et les bains de Neyrac deviendront célèbres pour la guérison des maladies cutanées".
Le XIXème siècle est marqué par l'intérêt que l'on porte aux sources du Pestrin dont les eaux sont efficaces contre les troubles digestifs. En 1860, ses vertus digestives sont mises en évidence par le docteur Emile Bougarel et c'est en 1868 que commença l'exploitation de l'eau de Ventadour. En 1951, Paul Ricard créera la Société du Pestrin, encore exploitée aujourd'hui. L'industrie du ver à soie très présente à cette époque, correspond à une activité importante. Les moulinages en Ardèche concentrent en 1860, 45%de l'effectif national. Aujourd'hui d'autres textiles tels que le lycra et le coton remplacent le fil de soie.
Les années soixante furent marquées par l'arrivée des premiers touristes qui depuis lors ont su apprécier Meyras, son terroir, ses paysages...
Les années quatre-vingt ont, quant à elles, vu renaître , grâce à la forte volonté municipale, la station thermale de Neyrac. Son activité croissante, permet d'employer une cinquantaine de personnes durant sept mois de l'année. L'économie prospère grâce à de nombreux touristes et curistes qui nous font de plus en plus le plaisir et l'honneur de leur visite.